Perte de poids insuffisante après chirurgie bariatrique : comprendre et réagir
La chirurgie bariatrique est une solution efficace pour favoriser une perte de poids significative chez les personnes souffrant d’obésité sévère. Elle permet souvent d’obtenir des résultats durables, à condition de respecter certaines règles de suivi médical, nutritionnel et comportemental. Dans certains cas, la perte de poids est jugée insuffisante ou inférieure aux attentes. Cette situation, bien que décourageante, n’est pas rare et peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Découvrez les causes possibles et les pistes d’amélioration adaptées à chaque situation.
Qu’entend-on par « perte de poids insuffisante » après chirurgie bariatrique ?
Des résultats qui varient selon les patients
Le succès d’une chirurgie de l’obésité ne se mesure pas uniquement à la quantité de kilos perdus. Il dépend aussi de la réduction des comorbidités (diabète, hypertension, apnée du sommeil, etc.), de l’amélioration de la qualité de vie et de la stabilisation du poids sur le long terme.
On parle de perte de poids insuffisante lorsque le patient ne perd pas au moins 50 % de son excès de poids dans les 12 à 18 mois qui suivent l’intervention ou lorsqu’il reprend une part importante du poids initial après une phase de perte.
Cela concerne toutes les techniques
Aucune technique n’est exempte de ce risque. Des résultats insuffisants peuvent être observés après :
- Une sleeve gastrectomie,
- Un bypass gastrique,
- Un
anneau gastrique,
Une dérivation biliopancréatique.
Les causes sont rarement liées uniquement à la chirurgie elle-même, mais souvent à un ensemble de facteurs médicaux, comportementaux et psychologiques.
Quelles sont les causes possibles d’une perte de poids insuffisante ?
Des apports alimentaires inadaptés
Même après une chirurgie bariatrique, il est possible de contourner les effets restrictifs de l’intervention en adoptant des comportements alimentaires inadaptés :
- Grignotage régulier,
- Consommation de produits liquides très caloriques (sodas, jus, laits sucrés…),
- Absence de protéines dans les repas,
Alimentation trop rapide ou sans mastication suffisante.
Ces habitudes peuvent limiter la sensation de satiété et entraîner un apport calorique plus élevé que prévu, réduisant l’efficacité de la chirurgie.
Un manque d’activité physique
L’exercice physique est un levier essentiel pour optimiser la perte de masse grasse, préserver la masse musculaire et stabiliser le métabolisme. Une sédentarité persistante après l’opération ralentit la perte de poids et augmente le risque de reprise. L’activité physique adaptée doit faire partie intégrante du parcours post-opératoire.
Des troubles du comportement alimentaire
Les troubles tels que l’hyperphagie, le grignotage compulsif ou l’alimentation émotionnelle peuvent persister, voire réapparaître après l’intervention. Lorsqu’ils ne sont pas pris en charge, ces troubles peuvent compromettre les résultats attendus. Un accompagnement psychologique est alors indispensable.
Des causes médicales sous-jacentes
Certaines pathologies peuvent limiter la perte de poids malgré une bonne observance :
- Hypothyroïdie,
- Syndrome de Cushing,
- Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK),
- Troubles métaboliques ou hormonaux.
Un bilan médical complet est nécessaire pour rechercher ces facteurs et adapter la prise en charge.
Des particularités techniques
Dans de rares cas, la perte de poids insuffisante peut être liée à :
- Une dilatation de la poche gastrique,
- Un montage chirurgical non optimal,
- Un mauvais fonctionnement de l’anneau gastrique.
Ces situations doivent être explorées par le chirurgien à l’aide d’examens complémentaires (fibroscopie, TOGD, scanner…).

Que faire en cas de perte de poids insuffisante après une chirurgie bariatrique ?
Réévaluer les habitudes alimentaires
La première étape consiste à consulter un diététicien spécialisé en chirurgie bariatrique. Un retour sur les habitudes alimentaires permet d’identifier les erreurs et de réajuster les apports :
- Recentrer les repas sur les protéines,
- Fractionner l’alimentation en petites portions,
- Réduire les produits sucrés ou liquides caloriques,
- Manger lentement et avec attention.
Reprendre ou intensifier l’activité physique
Un programme d’activité physique progressive et régulière doit être mis en place ou renforcé :
- Marche quotidienne (30 à 45 minutes),
- Séances de renforcement musculaire,
- Activité cardiovasculaire adaptée (vélo, natation, elliptique…).
Le soutien d’un éducateur médico-sportif ou d’un kinésithérapeute peut être utile en phase de reprise.
Envisager un accompagnement psychologique
Si des compulsions ou des troubles alimentaires sont identifiés, un suivi psychologique (voire psychiatrique en cas de trouble sévère) est conseillé. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ont prouvé leur efficacité dans ce contexte.
Faire un point avec le chirurgien
Le suivi post-opératoire avec le chirurgien Dr Federico Costantino est fondamental. En cas de doute sur l’efficacité mécanique de l’intervention, des examens complémentaires peuvent être réalisés. Selon les cas, une révision chirurgicale peut être envisagée :
- Re-sleeve en cas de dilatation gastrique,
- Conversion d’un anneau vers un bypass,
- Transformation d’un bypass vers une dérivation biliopancréatique.
Ces options sont évaluées au cas par cas, après une prise en charge multidisciplinaire.
Prévenir plutôt que réagir : l’importance du suivi post-opératoire
Un suivi régulier, la clé de la réussite
La chirurgie bariatrique ne se résume pas à l’intervention elle-même. Le suivi à long terme avec le chirurgien, le nutritionniste, et l’équipe de soins est indispensable pour :
- Détecter les écarts précocement,
- Corriger les comportements à risque,
- Maintenir la motivation,
- Adapter la prise en charge si nécessaire.
Une prise en charge personnalisée
Chaque patient est unique. L’approche doit être individualisée, en tenant compte du vécu, du rythme de perte de poids, de l’environnement professionnel et familial, et des éventuels freins médicaux ou psychologiques.
Conclusion
Une perte de poids insuffisante après une chirurgie de l’obésité peut être source de déception, mais elle n’est pas une fatalité. En identifiant les causes précises et en réajustant le parcours de soins, il est souvent possible de relancer efficacement la dynamique de perte pondérale.
Le dialogue avec l’équipe médicale, l’analyse des habitudes de vie et un accompagnement pluridisciplinaire sont essentiels pour corriger le tir et garantir une réussite durable. La chirurgie bariatrique est un outil puissant, mais c’est dans un cadre structuré et suivi qu’elle donne tout son potentiel.









